Les activités publiées par la presse :
- 2017 http://www.ekodesquartiers.net/
Au sous-sol d’un local mis à disposition par le CIO (Centre d’Information et d’Orientation), à Nîmes-Pissevin, Soumya El Rhess, directrice d’Amaos (Association pour la Médiation et Aide à l’Orientation Scolaire), m’invitait à rendre compte de l’exiguïté des lieux et des conditions dans lesquelles se tenaient, depuis 2009, les ateliers de son association.
C’est dans cet espace, une petite pièce de 9m2, une principale de 25, maximum et une dernière qui fait office de bureau et accessoirement d’atelier d’appoint, en tout moins de 50m2, que l’équipe de 4 salariés multi-fonctions et 7 bénévoles mène des actions, d’alphabétisation auprès des adultes, de soutien scolaire et d’aide aux devoirs pour plus de 70 élèves du primaire et des collèges, de préparation aux diplômes d’Initiation et d’Étude en Langue Française (DILF, DELF), d’aide aux familles primo-arrivantes.
Parallèlement, Amaos a mis en place des ateliers de couture, d’animations et de loisirs, accueillant jusqu’à une trentaine d’enfants, tout au long de l’année.
Ce jour, dans cette espace, en sous-sol, donc, une vingtaine de jeunes s’activent à modeler des têtes, fabriquer les éléments de marionnettes à bâtons.
Parallèlement, Amaos a mis en place des ateliers de couture, d’animations et de loisirs, accueillant jusqu’à une trentaine d’enfants, tout au long de l’année.
Ce jour, dans cette espace, en sous-sol, donc, une vingtaine de jeunes s’activent à modeler des têtes, fabriquer les éléments de marionnettes à bâtons.
Pour les vacances de Noël, l’association avait mis en place, durant 2 jours, un atelier de construction de marionnettes à bâtons, avec le concours de l’association de Saint-Hyppolite-du-Fort, les Géants du Sud.
Un dynamisme freiné
Pourtant, ce dynamisme affichée est freiné par le manque d’espace et d’espaces dédiés. Face à une réelle demande de la part des enfants, un fort engouement des parents qui y trouvent un excellent relais éducationnel, l’association doit refuser du monde.
« Lundi on était occupé à l’aide aux devoirs des primaires. Mardi, mercredi les locaux étaient occupés par l’atelier marionnette et on a du arrêter les devoirs pour les reprendre le jeudi. Par ailleurs, on ne peut recevoir les différentes section, primaires et collèges qu’alternativement, une semaine sur deux, pour pouvoir accueillir tous le monde dans de bonnes conditions ».
Pourtant, ce dynamisme affichée est freiné par le manque d’espace et d’espaces dédiés. Face à une réelle demande de la part des enfants, un fort engouement des parents qui y trouvent un excellent relais éducationnel, l’association doit refuser du monde.
« Lundi on était occupé à l’aide aux devoirs des primaires. Mardi, mercredi les locaux étaient occupés par l’atelier marionnette et on a du arrêter les devoirs pour les reprendre le jeudi. Par ailleurs, on ne peut recevoir les différentes section, primaires et collèges qu’alternativement, une semaine sur deux, pour pouvoir accueillir tous le monde dans de bonnes conditions ».
L’occupation de l’espace est à géométrie variable et doit être modulée selon les activités en cours.
« Ça fait près de 10 ans que je n’arrête pas de déplacer les tables, car il faut sans cesse réorganiser l’espace! C’est une dépense d’énergie, une perte de temps dont on pourrait se passer, mais on est obligé de le faire si l’on veut fonctionner correctement » et « On est comme des poupées russes… », renchérira Isabelle Chevalier, animatrice chargée du soutien scolaire et des cours de français.
Et tous le monde pâti de cette situation. Le personnel de l’association, les enfants qui ne peuvent s’approprier l’espace. Amos aimerait mettre en place un espace-détente, pour que ces enfants qui aiment à se retrouver là, puissent se poser au calme, discuter, lire, échanger, partager, « vivre ensemble », se sentir bien, tout simplement. Mais pour cela, il faudrait condamner une salle. Inenvisageable!
« Ça fait près de 10 ans que je n’arrête pas de déplacer les tables, car il faut sans cesse réorganiser l’espace! C’est une dépense d’énergie, une perte de temps dont on pourrait se passer, mais on est obligé de le faire si l’on veut fonctionner correctement » et « On est comme des poupées russes… », renchérira Isabelle Chevalier, animatrice chargée du soutien scolaire et des cours de français.
Et tous le monde pâti de cette situation. Le personnel de l’association, les enfants qui ne peuvent s’approprier l’espace. Amos aimerait mettre en place un espace-détente, pour que ces enfants qui aiment à se retrouver là, puissent se poser au calme, discuter, lire, échanger, partager, « vivre ensemble », se sentir bien, tout simplement. Mais pour cela, il faudrait condamner une salle. Inenvisageable!
Un nouveau local pour un meilleur travail
Alors si Soumya El Rhess, la discrète directrice, sort de sa réserve et a décidé de communiquer sur la situation de l’association, ce n’est pas pour demander des subventions de fonctionnements supplémentaires.
On lui a souvent reproché de ne pas assez communiquer sur leur actions mais comme elle le dit, « Si on communiquait plus, on aura plus d’usagers et par manque de place, on ne pourrait les intégrer! On a entre 70 et 80 enfants inscrits, et on voudrait déjà qu’ils aient de meilleurs conditions d’accueils ».
Une situation paradoxale qui amène a s’interroger sur les causes de cette non-reconnaissance et à échafauder des hypothèses, des scénarios de favoritisme ou de clientélisme quand aux modalités d’attribution de locaux.
On lui a souvent reproché de ne pas assez communiquer sur leur actions mais comme elle le dit, « Si on communiquait plus, on aura plus d’usagers et par manque de place, on ne pourrait les intégrer! On a entre 70 et 80 enfants inscrits, et on voudrait déjà qu’ils aient de meilleurs conditions d’accueils ».
Une situation paradoxale qui amène a s’interroger sur les causes de cette non-reconnaissance et à échafauder des hypothèses, des scénarios de favoritisme ou de clientélisme quand aux modalités d’attribution de locaux.
De nombreuses promesses leurs ont été faite de la part d’élus, une demande a été déposé auprès de la commission d’Habit du Gard, mais à ce jour, toutes les démarches restent lettre morte.
En attendant la reconversion du collège Diderot en un centre dédié aux associations, qui n’aura lieu qu’en 2020, environ, l’équipe soudée et motivée, tient bon, mais pour combien de temps encore. Leur travail sur le terrain est essentiel et pourrait être plus efficient s’il n’y avait pas toutes ces contraintes liées à l’espace.
En attendant la reconversion du collège Diderot en un centre dédié aux associations, qui n’aura lieu qu’en 2020, environ, l’équipe soudée et motivée, tient bon, mais pour combien de temps encore. Leur travail sur le terrain est essentiel et pourrait être plus efficient s’il n’y avait pas toutes ces contraintes liées à l’espace.
La balle est dans les mains du bailleur social Habit du Gard, de la ville ou du département. Un nouveau local qui leur permettrait, de donner une impulsion nouvelle à leurs projets, une diversification de leurs actions dans des conditions de travail plus confortable pour tout le monde.
Association Amaos : Rez de chaussée du CIO, 1 Rue Matisse 30900 Nîmes
http://associationamaos.blogspot.fr/p/activites.html
Contact : associationamaos@yahoo.fr
http://associationamaos.blogspot.fr/p/activites.html
Contact : associationamaos@yahoo.fr
- 2016
L’Espace Coopération Nîmes-Pissevin organisait, au TelQuel Théâtre, une journée rassemblant les associations (Amaos, Sabrina, Parents ANîmés, Paseo, Mille Couleurs et TelQuel), habitantes et habitants, dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de la Femme.
L’après-midi t consacrée aux témoignages, poignants, émouvants, riches et drôles aussi, de 15 femmes aux parcours divers, avec pour dénominateur commun, l’engagement et la détermination à s’imposer pour être elles-mêmes, libres et indépendantes… Paroles et portraits de femmes.
Amal Couvreur, vice-présidente du Conseil départementale, élue sur le canton Nîmes 2
Originaire de Casablanca, elle est arrivée à Nîmes à l’âge de 18 ans pour poursuivre ses études.
Originaire de Casablanca, elle est arrivée à Nîmes à l’âge de 18 ans pour poursuivre ses études.
Élevée au sein d’une famille où les femmes étaient actives et indépendantes, sa grand-mère qui cousait des dessous plus ou moins sexy pour les voisines, lui dit un jour de 1957, alors qu’elle venait de couper court ses cheveux, « …Jamais mes filles et mes petites-filles n’attendront qu’un homme leur donnent des sous pour aller au hamman !… »
Cette force de caractère et d’indépendance, elle la mettra au service de la lutte contre les préjugés raciaux, les inégalités sociales et évidemment à celles liées aux droits des femmes.
Elle est d’abord assistante-sociale près des personnes SDF qui lui ont « absolument tout appris de la vie ! ».
N’écoutant pas entièrement les conseils de sa mère avant son départ, « Ma fille, pas de drogue, pas de politique !… », elle ne résistera pas à l’appel de la politique et de Françoise Dumas, aujourd’hui députée socialiste à l’Assemblée nationale.
Elle explique le combat qu’elle doit encore mener pour s’imposer en tant que femme en politique, dans un milieu somme toute assez machiste, en citant Pascal Blanchard à propos de Christiane Taubira ex-Garde des Sceaux : « Si vous n’êtes pas brutale en tant que femme, vous n’êtes pas élue. »
C’est cette détermination qui l’anime, appelant à la solidarité des femmes entre elles.
Fathia El Khanf, co-présidente de Parents Anîmés
Elle a 26 ans et est membre, depuis 6 ans, de Parents ANîmés, qui, il y a encore un an, était une action en direction des parents et mères isolés, menée par le centre médico-social de Pissevin.
« On était à la maison et on ne sortait pas, sinon avec nos maris, mais c’est pas pareil ».
Avec l’association, elle a découvert des amies, les sorties et séjours en groupe. « On est sorties de notre coquille et maintenant, on s’implique de plus en plus dans l’action sociale, dans nos quartiers, en tant que déléguée des parents dans les différents établissements de nos enfants. » Grâce à l’action de longue haleine menée par Sylviane Bondoux et le centre médico-social, qui les a encouragées à être entreprenantes et autonomes, elles sont maintenant trois femmes à co-diriger l’association.
Le mardi et le vendredi, elle se réunissent pour s’entraider, échanger sur leur quotidien, organiser des rencontres à thèmes autour de questionnements de femmes, parents et citoyennes.
Elle a 26 ans et est membre, depuis 6 ans, de Parents ANîmés, qui, il y a encore un an, était une action en direction des parents et mères isolés, menée par le centre médico-social de Pissevin.
« On était à la maison et on ne sortait pas, sinon avec nos maris, mais c’est pas pareil ».
Avec l’association, elle a découvert des amies, les sorties et séjours en groupe. « On est sorties de notre coquille et maintenant, on s’implique de plus en plus dans l’action sociale, dans nos quartiers, en tant que déléguée des parents dans les différents établissements de nos enfants. » Grâce à l’action de longue haleine menée par Sylviane Bondoux et le centre médico-social, qui les a encouragées à être entreprenantes et autonomes, elles sont maintenant trois femmes à co-diriger l’association.
Le mardi et le vendredi, elle se réunissent pour s’entraider, échanger sur leur quotidien, organiser des rencontres à thèmes autour de questionnements de femmes, parents et citoyennes.
Soumya El Rhess, fondatrice et directrice d’Amaos (Association pour la Médiation et Aide à l’Orientation Scolaire), ex-enseignante à Diderot et Condorcet
Scolarisée dans un lycée au Maroc où l’on ne parlait qu’arabe, ayant entendu que le français était la langue du colon, il a néanmoins fallu qu’elle vienne en France pour poursuivre ses études. À Montpellier, d’abord où elle apprendra la langue française, puis à Besançon à l’université de Franche-Comté, pour en ressortir avec une maîtrise en sciences économiques et gestion d’entreprise.
Scolarisée dans un lycée au Maroc où l’on ne parlait qu’arabe, ayant entendu que le français était la langue du colon, il a néanmoins fallu qu’elle vienne en France pour poursuivre ses études. À Montpellier, d’abord où elle apprendra la langue française, puis à Besançon à l’université de Franche-Comté, pour en ressortir avec une maîtrise en sciences économiques et gestion d’entreprise.
Sa grand-mère paternelle, institutrice, fut une des premières femmes à travailler au Maroc, son frère fut parmi les 130 détenus politiques à Tazmamart du temps du roi Hassan II, l’implication dans les mouvements syndicalistes étudiants, comme les Marches du 23 mars 65, auxquelles elle prend part dès l’âge de 13/14 ans en première ligne, tout cela a fait d’elle une militante.
De retour à Nîmes en 2009, elle enseignera pendant 10 ans, dans différents établissements scolaires de Valdegour.
Elle réalise alors qu’il y a nécessité d’accompagner les émigrés primo-arrivants et leurs enfants dans les méandres de l’administration et de l’Éducation nationale. Elle a senti au contact de ces populations des besoins d’aide en matière d’orientation de leurs enfants et aussi un rôle à jouer de médiation entre eux et les institutions académiques dont ils ne comprennent pas toujours le fonctionnement.
Il a fallu lever les malentendus, notamment avec le CIO (Centre d’Information et d’Orientation), quant à leurs objectifs. Aujourd’hui, AMAOS œuvre à la solidarité, à l’aide aux familles primo-arrivantes dans le choix de l’orientation de leurs enfants.
Marine El Fakir-Mornet, fondatrice de l’ESBN (Élan Sportif de Boxe Nîmois)
« Pur produit du quartier », très jeune ses parents l’ont poussée à pratiquer la boxe auprès de Christian Panzani, et sa détermination, sa persévérance, elle l’a acquise à l’école du « noble art ».
« C’est ce sport qui m’a forgé le caractère. Être la seule fille à s’entraîner et se battre avec les garçons, ça endurcit ! »
Jeune championne de boxe (elle a été triple championne de France), titulaire d’un Master II de droit public, elle décide de créer dans les quartiers, l’ESBN (Élan Sportif de Boxe Nîmois), où toutes les femmes, voilées ou non, pourraient pratiquer de l’aéro-boxe et libérer leurs énergies.
L’idée dérange, on lui reproche son caractère sectariste et anti-laïc. Trouver une salle adaptée, qui permettrait de préserver la pudeur qu’ont certaines à la pratique d’exercices en présence d’hommes, n’est pas simple.
« Sans gymnase fixe », l’ESBN déménage souvent. « J’ai tapé à toutes les portes de la Ville et les salles appropriées semblent toutes non-disponibles ! »
Actuellement à l’Espace Vergnole, elle doit refuser du monde car la salle est trop petite.
À 22 ans, sous l’égide de Jean-Paul Boré, candidat aux élections départementales 2015, elle se lancera en politique. Une expérience qui tournera court. « En politique les coups ne sont pas francs ! Ce qui m’a handicapée en politique, outre le fait que je sois une femme, c’est d’être jeune !
« Pur produit du quartier », très jeune ses parents l’ont poussée à pratiquer la boxe auprès de Christian Panzani, et sa détermination, sa persévérance, elle l’a acquise à l’école du « noble art ».
« C’est ce sport qui m’a forgé le caractère. Être la seule fille à s’entraîner et se battre avec les garçons, ça endurcit ! »
Jeune championne de boxe (elle a été triple championne de France), titulaire d’un Master II de droit public, elle décide de créer dans les quartiers, l’ESBN (Élan Sportif de Boxe Nîmois), où toutes les femmes, voilées ou non, pourraient pratiquer de l’aéro-boxe et libérer leurs énergies.
L’idée dérange, on lui reproche son caractère sectariste et anti-laïc. Trouver une salle adaptée, qui permettrait de préserver la pudeur qu’ont certaines à la pratique d’exercices en présence d’hommes, n’est pas simple.
« Sans gymnase fixe », l’ESBN déménage souvent. « J’ai tapé à toutes les portes de la Ville et les salles appropriées semblent toutes non-disponibles ! »
Actuellement à l’Espace Vergnole, elle doit refuser du monde car la salle est trop petite.
À 22 ans, sous l’égide de Jean-Paul Boré, candidat aux élections départementales 2015, elle se lancera en politique. Une expérience qui tournera court. « En politique les coups ne sont pas francs ! Ce qui m’a handicapée en politique, outre le fait que je sois une femme, c’est d’être jeune !
Mais pour celle qui a évolué dans le milieu de la boxe, le combat est une seconde nature et n’a pas dit son dernier mot !
Monique Robert, directrice artistique du TelQuel Théâtre
« Il n’est pas facile de raconter 40 ans de vie et de travail… » Et de poursuivre sur une enfance solitaire et livrée à elle-même, sur son intérêt, très tôt, pour la nature humaine et son fonctionnement, sur sa prise de conscience politique à l’âge de 17 ans. Le bac en poche, elle devient institutrice et, au début de la guerre d’Algérie, prend fait et cause pour l’indépendance du pays et y part trois ans en coopération.
Après 10 ans d’enseignement et quelques conflits pédagogiques avec sa hiérarchie, elle décide de se tourner vers le théâtre qui lui permet plus de libertés d’expression.
En 82, un événement culturel, porté par le collectif Nemausus 2000, « Les Maisons de la Mémoire », pièce écrite par Christian Ligier, réunissant l’ATP-Nîmes (Association pour le Théâtre Populaire), trois troupes – le T.P.M de Bernard Gautier, l’Abribus de Christian Ibars et le T.E.L, qu’elle créera –, sera un tournant dans sa vie.
À partir de là, elle soumet à l’Inspection académique l’idée d’intervenir en milieu scolaire, par des ateliers d’expression orale et théâtrale.
Elle est intervenue dans plus de 40 établissements et revendique avec fierté d’être la pionnière des interventions en milieu scolaire dans le département.
Son parcours n’a pas été de tout repos. Le statut d’artiste, d’intermittent, n’étant pas de mise, elle s’est essayée à nombre boulots alimentaires mais révèle que son identité de femme n’a pas été un obstacle dans son parcours artistique. « C’est une question de personnalité et de caractère. La femme doit être directe et déterminée quelle que soit sa profession. Je suis têtue et suis une forte tête. Je n’ai jamais accepté une situation qui ne me convenait pas ! » Délicate allusion à sa mise à l’écart, par quelques administrateurs, du théâtre qu’elle a fondé.
« Il n’est pas facile de raconter 40 ans de vie et de travail… » Et de poursuivre sur une enfance solitaire et livrée à elle-même, sur son intérêt, très tôt, pour la nature humaine et son fonctionnement, sur sa prise de conscience politique à l’âge de 17 ans. Le bac en poche, elle devient institutrice et, au début de la guerre d’Algérie, prend fait et cause pour l’indépendance du pays et y part trois ans en coopération.
Après 10 ans d’enseignement et quelques conflits pédagogiques avec sa hiérarchie, elle décide de se tourner vers le théâtre qui lui permet plus de libertés d’expression.
En 82, un événement culturel, porté par le collectif Nemausus 2000, « Les Maisons de la Mémoire », pièce écrite par Christian Ligier, réunissant l’ATP-Nîmes (Association pour le Théâtre Populaire), trois troupes – le T.P.M de Bernard Gautier, l’Abribus de Christian Ibars et le T.E.L, qu’elle créera –, sera un tournant dans sa vie.
À partir de là, elle soumet à l’Inspection académique l’idée d’intervenir en milieu scolaire, par des ateliers d’expression orale et théâtrale.
Elle est intervenue dans plus de 40 établissements et revendique avec fierté d’être la pionnière des interventions en milieu scolaire dans le département.
Son parcours n’a pas été de tout repos. Le statut d’artiste, d’intermittent, n’étant pas de mise, elle s’est essayée à nombre boulots alimentaires mais révèle que son identité de femme n’a pas été un obstacle dans son parcours artistique. « C’est une question de personnalité et de caractère. La femme doit être directe et déterminée quelle que soit sa profession. Je suis têtue et suis une forte tête. Je n’ai jamais accepté une situation qui ne me convenait pas ! » Délicate allusion à sa mise à l’écart, par quelques administrateurs, du théâtre qu’elle a fondé.
Françoise Dumas, députée de la première circonscription du Gard et conseillère municipale de la ville de Nîmes
Aînée d’une famille d’agriculteurs, ses parents n’avaient pas pensé que leur premier enfant serait une fille. À l’école, on a essayé de lui faire croire que même excellente, il est des domaines, apanages des hommes, auxquels une femme ne peut aspirer. La politique, notamment. Adolescente, elle s’est rebellée contre ces présupposés et a pris conscience de la nécessité de lutter contre eux.
« Vous êtes toutes à le dire, la femme doit s’imposer pour arriver aux mêmes postes que les hommes ! Le problème, c’est qu’on nous a tellement rabâché qu’ont n’étaient pas tout à fait comme les hommes, que l’on a pu finir par s’en convaincre. Contrairement à l’homme, on se pose toujours la question de nos capacités, de notre légitimité… Notre premier ennemi, c’est NOUS ! Nous ne nous permettons pas, n’osons pas pousser les portes… Il faut que nous nous donnions confiance et que nous soyons solidaires les unes des autres. »
Ce leitmotiv, elle essaye de l’appliquer en politique. Elle a encouragé Amal Couvreur, notamment, à se présenter à des élections et exhorte les femmes, d’ici ou d’ailleurs, à faire entendre leurs voix.
« Vous avez toutes de belles capacités, soyez-en convaincues. Vous êtes la France de demain et soyez-en fières. C’est à vous aussi de défendre vos droits, et de faire en sorte que l’on ne vous prive pas de votre parole ! »
Cécile Plantin, photographe, réalisatrice, co-créatrice du projet « Colorité-Bonheur », à PissevinAînée d’une famille d’agriculteurs, ses parents n’avaient pas pensé que leur premier enfant serait une fille. À l’école, on a essayé de lui faire croire que même excellente, il est des domaines, apanages des hommes, auxquels une femme ne peut aspirer. La politique, notamment. Adolescente, elle s’est rebellée contre ces présupposés et a pris conscience de la nécessité de lutter contre eux.
« Vous êtes toutes à le dire, la femme doit s’imposer pour arriver aux mêmes postes que les hommes ! Le problème, c’est qu’on nous a tellement rabâché qu’ont n’étaient pas tout à fait comme les hommes, que l’on a pu finir par s’en convaincre. Contrairement à l’homme, on se pose toujours la question de nos capacités, de notre légitimité… Notre premier ennemi, c’est NOUS ! Nous ne nous permettons pas, n’osons pas pousser les portes… Il faut que nous nous donnions confiance et que nous soyons solidaires les unes des autres. »
Ce leitmotiv, elle essaye de l’appliquer en politique. Elle a encouragé Amal Couvreur, notamment, à se présenter à des élections et exhorte les femmes, d’ici ou d’ailleurs, à faire entendre leurs voix.
« Vous avez toutes de belles capacités, soyez-en convaincues. Vous êtes la France de demain et soyez-en fières. C’est à vous aussi de défendre vos droits, et de faire en sorte que l’on ne vous prive pas de votre parole ! »
Elle quitte la France il y 20 ans pour aller à la rencontre d’autres femmes.
À côté de Panama, elle vit avec des indigènes organisés en société matriarcale, où la terre se transmettait par les femmes. En Inde, constatant l’oppression de la femme dans la société indienne, elle développe, avec Gaël René, le projet « When Women’s Speaks », projet multimédia qui vise à amener la parole de la femme dans l’espace public.
En Espagne, elle y trouve une société moins machiste et plus respectueuse, plus égalitaire vis-à-vis de la femme.
De retour en France, il y a trois ans, bercée par ses valeurs humanistes d’égalité, de fraternité, qui l’animent, elle déchante vite, se voyant confrontée à un certain machisme rétrograde de la société française.
« Dans le milieu du spectacle, comme en politique, comme ailleurs, des hommes ne supportent pas toujours qu’une femme puisse les diriger ! »
En immersion, avec Gaël René, dans le quartier Pissevin depuis près de 4 mois pour le projet «Colorité-Bonheur», qui propose un portrait sensible, visuel et sonore du quartier, elle est merveilleusement accueillie par les femmes et mères.
« J’ai senti, une joie, une émotion, une chaleur de la part de ces femmes de Parents ANîmés. Il n’y a qu’une femme pour en accueillir une autre, venue de nulle part, par des chants, des youyous. Et cette solidarité, cette force que les femmes se donnent entre elles, me touchent. »
Mais certaines mentalités doivent encore évoluer. Elle fut obligée de retirer le portrait d’une femme, qui faisait partie d’une fresque représentant une farandole d’hommes, d’enfants et de femmes se donnant la main et propageant le message « Tous unis, tous d’ici ! ». « Cette femme avait envie de participer à ce projet, de faire entendre sa voix et son fils de 17 ans l’a fait taire !… Et ça se passe en France ici et maintenant ! »
Fathia Jabla, médiatrice socio-culturelle à Parents ANîmés , pour le Conseil départemental
Elle a travaillé dans les établissements scolaires, auprès des immigrés, au Centre d’Information des droits des Femmes…
Française d’origine tunisienne, elle arrive, à l’âge de 6 ans, à Nîmes, quartier Valdegour.
Elle a travaillé dans les établissements scolaires, auprès des immigrés, au Centre d’Information des droits des Femmes…
Française d’origine tunisienne, elle arrive, à l’âge de 6 ans, à Nîmes, quartier Valdegour.
Le combat pour le droit des femmes, elle l’a connu à travers son histoire familiale, par ses tantes, ses grands-mères et l’exemple de sa mère.
« Mon père était originaire de Tataouine et ma mère plutôt citadine. En 1968, une fois mariés, il l’emmène près de sa famille berbère. Ce fut un choc des cultures ! Les femmes n’avaient rien à dire, ne pouvaient pas sortir, etc. C’était une étrangère dans leur tribu et n’a pas été très bien accueillie. Elle a su gagner le cœur des hommes et ensuite celui de toute la famille. Elle a tenu à vivre en ville et plus tard à imposer de le rejoindre en France où il travaillait, le menaçant de divorcer. Une honte à l’époque ! Ma mère n’a pas voulu n’être que la gardienne du foyer, mais a voulu prendre une part active dans le couple ! »
« Il faut sortir des schémas préétablis qui cantonnent la femme dans un rôle mineur dans la société. L’égalité ça commence à la maison, avec l’éducation de nos enfants et en leur faisant prendre conscience de la nécessité du respect mutuel. »
Sylviane Bondoux, assistante-sociale au centre médico-social de Pissevin
Marquée par le militantisme d’un père de gauche, la foi religieuse d’une mère, elle a voulu, adolescente, s’extraire de toutes ces formes de systèmes, de modèles qui enferment et contraignent notre pensée. Elle préférera développer sa propre personnalité, sa libre pensée.
Assistante-sociale depuis 1995 (inconsciemment, exauce-t-elle le vœu de sa mère qui l’exhortait à sauver le Monde ?), elle oriente son travail vers une pratique in situ, créatrice d’une dynamique collective. Elle rejoint le groupe des femmes de Parents Anîmés.
" C’était pas évident au début et on se malmenait… Moi qui essayais de forger mes propres opinions et elles qui me renvoyaient à des règles, des comportements qui semblaient être inscrits en elles ! » Petit à petit, au fur et à mesure des échanges, et en apprenant à se connaître, une acceptation mutuelle de l’autre s’est installée. « Peu importe les différences. Ce qui est important, c’est que l’on puisse avancer ensemble… Je ne vois plus leurs voiles et elles ne voient plus mes mini-jupes ! », finit-elle, amusée.
Elle conclura son intervention en mettant l’accent sur le nombre de femmes qui subissent des violences domestiques. « Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de femmes qui vivent sous le joug de leur mari, quelques fois dans la peur et la violence ! » Revenant sur les raisons de l’acceptation de leurs conditions, tant culturelles que pseudo-religieuses, qui permettent d’asseoir le pouvoir de l’homme sur sa femme, elle incitent les femmes à se libérer de ces carcans. Il faudrait que l’homme comprenne que « l’égalité dans le couple est plus épanouissante que le fait de contrôler sa femme et d’en faire un objet, parce qu’un objet, on ne le respecte pas ! »
Nour Gerardi, médiatrice- coordinatrice famille à Paseo
Originaire du Cameroun, elle questionne sur l’enfermement de l’immigré dans ce rêve du retour au pays qui peut l’empêcher de se projeter dans le pays d’accueil.
Avocate à Lyon, elle travaille sur la question du racisme et a participé, en 2008, au côté de Jean Berthinier, adjoint au maire, à la création d’une commission extra-municipale de lutte contre les discriminations. « On a constaté qu’il n’y avait pas de représentation des minorités visibles aux différents niveaux des instances de décision. Pourtant visibles et actives dans la vie associative des quartiers, elles sont souvent reléguées sur les listes, au moment des élections, à des places non-éligibles… »
Aujourd’hui à Nîmes, médiatrice au sein de Paseo, elle travaille sur le soutien à la parentalité par le support du jeu.
Originaire du Cameroun, elle questionne sur l’enfermement de l’immigré dans ce rêve du retour au pays qui peut l’empêcher de se projeter dans le pays d’accueil.
Avocate à Lyon, elle travaille sur la question du racisme et a participé, en 2008, au côté de Jean Berthinier, adjoint au maire, à la création d’une commission extra-municipale de lutte contre les discriminations. « On a constaté qu’il n’y avait pas de représentation des minorités visibles aux différents niveaux des instances de décision. Pourtant visibles et actives dans la vie associative des quartiers, elles sont souvent reléguées sur les listes, au moment des élections, à des places non-éligibles… »
Aujourd’hui à Nîmes, médiatrice au sein de Paseo, elle travaille sur le soutien à la parentalité par le support du jeu.
Fathia Achour, fondatrice de Sabrina
L’association, créée en 2006, avec force persévérance, propose aux femmes, et aux hommes qui le désirent, un atelier “couture et création de vêtements”. « J’ai poussé les portes et, maintenant, on a un local où l’on peut créer nos vêtements. On est heureuses et ça me fait plaisir de voir briller leurs yeux quand elles regardent leurs créations !… »
Sabrina est aussi un espace de discussion, d’échange d’expériences, d’entraide et de solidarité féminine.
L’association, créée en 2006, avec force persévérance, propose aux femmes, et aux hommes qui le désirent, un atelier “couture et création de vêtements”. « J’ai poussé les portes et, maintenant, on a un local où l’on peut créer nos vêtements. On est heureuses et ça me fait plaisir de voir briller leurs yeux quand elles regardent leurs créations !… »
Sabrina est aussi un espace de discussion, d’échange d’expériences, d’entraide et de solidarité féminine.
Tout au long de ces deux heures, et même un peu plus, d’échanges véritables avec un auditoire exclusivement féminin (j’étais le seul homme, cet après-midi-là), on a assisté à des témoignages sensibles, drôles aussi, révélant des parcours atypiques, invitant à prendre conscience des luttes restant à mener. Des sujets comme la nécessité d’une solidarité féminine, le poids de la religion, des traditions dans l’aliénation de la femme, le rôle de l’éducation des enfants ont été débattus, mais jamais de manière conflictuelle. Et c’est peut-être ça la grande force des femmes : leurs facultés d’écoute, d’empathie et d’ouverture à l’autre.
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